MA VISION D'HUMORISTE


Article n°1 : MA VISION D'HUMORISTE


L'HUMOUR : ARME DE CONSTRUCTION MASSIVE

Donner de la joie aux gens malheureux, faire pleurer, mais de rire, les désespérés, distribuer un peu de gaieté pendant les périodes difficiles de nos vies, voici l'ambition de l'humour. Et quand c'est bien fait, c'est très efficace. Bien sûr ça ne rembourse pas les dettes, ça ne ressuscite pas les morts, mais ça apaise, détend et propose de voir, le temps d'un spectacle, la vie un peu plus ironiquement que d'habitude.

Je dis souvent, pour m'amuser, que je ne rigole pas avec l'humour. Pourquoi ? Car l'humour c'est drôle (normalement), mais, c'est aussi, comme évoqué dans le titre : une arme de construction massive. Et c'est à partir de ce constat que j'ai décidé de prendre cet art très au sérieux.

LA VÉRITÉ EST CACHÉE DANS L'OMBRE ET L'HUMOUR EST UNE TORCHE

Ce n'est pas drôle pour un humoriste de faire des sketchs en pensant "sérieusement", en cherchant des vérités qui dérangent. Ce n'est pas amusant de philosopher, de creuser, de penser. Ça prend la tête, et parfois même, ça déprime. Pourtant, selon moi, c'est l'une des meilleures visions qu'un artiste peut donner à son humour.

Ainsi, à force de fouiller dans l'ombre on comprend un peu mieux le monde qui nous entoure. On ressent les sentiments d'injustice et de colère que rencontrent certaines personnes dans leurs vies. On se met à la place de l'autre et on cherche des solutions avec lui. C'est alors, et le plus humblement possible, que l'humoriste peut utiliser son pourvoir de faire rire pour tenter de rendre le malheur de chacun un peu moins pesant.

Les stoïciens disent que "la vie n'est pas d'attendre que les orages passent, c'est d'apprendre comment danser sous la pluie". La vision que j'essaye d'apporter à mes projets de sketchs et de spectacles est finalement assez proche de cette pensée. La pluie est une vérité, pas toujours agréable, mais nécessaire, et danser ou rire sous celle-ci est une façon intelligente pour la ressentir sans la subir.

LA PLUIE, LE PUBLIC ET MOI

Dans mon spectacle "Coïncidence", j'essaye de faire danser sous la pluie le public avec l'aide de deux choses : 1. Un personnage principal ; 2. Une histoire.

Résumé : Les aventures d'un jeune complotiste touchant et candide, qui essaye d'avertir le public sur la sournoiserie du monde.

Dès sa première aventure qu'il nous raconte, le personnage rend l'histoire totalement absurde, mais il la défend avec tellement de cœur et de convictions que ça en devient touchant et drôle. Le spectateur, voyant ce jeune homme subir énormément la pluie, est alors encouragé, tout en suggestion, à faire l'inverse de lui, c'est-à-dire : danser. Bien sûr le public est intelligent, il sait qu'il regarde une œuvre fictive et que les soucis du personnage ne sont pas réels, mais tout ce contexte de spectacle et d'humour lui permet de lâcher prise sur certains de ses problèmes, qui sont parfois, à l'image de mon personnage : fictifs.

GUILLAUME DALIBARD, 19 AOÛT 2023

Suivant : Article n°2 : MON APPROCHE DE SCÉNARISTE


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